Je reviens une nouvelle fois sur l’enquête sur le métier de secrétaire indépendante que j’ai menée fin 2012 et plus particulièrement sur la question de la motivation.
Être son propre patron
La motivation la plus souvent citée pour devenir secrétaire indépendante est le désir d’indépendance, être son propre patron (75 fois), « ne plus être dépendante de la décision d’un N+1 ou +2 pour avancer et donner une réponse aux clients ».
Cette motivation peut être associée à la liberté recherchée en se mettant à son compte (68 fois) : « Je peux travailler autant que je veux, comme je veux, quand je veux », « gérer les heures à ma convenance ».
« Je trouvais ridicule de vouloir à tout prix être efficace de 9 h à 18 h du lundi au vendredi. »
Cette liberté étant elle-même corrélée à plus d’autonomie dans son travail : « La liberté d’exercer mon métier avec une grande autonomie », « gérer mon emploi du temps comme j’en ai envie, d’effectuer le travail que j’aime. »
Concilier vie professionnelle et vie familiale
Cette liberté et cette plus grande autonomie permettent de mieux concilier vie familiale/personnelle et vie professionnelle (25 fois) :
« Pouvoir organiser mon planning personnel de façon plus souple », « gérer mon emploi de temps au plus près de mes priorités et pouvoir profiter de ma famille », « la possibilité de conjuguer vie familiale et vie professionnelle, compte tenu de l’exercice professionnel de mon conjoint. »
Notamment pour mieux s’organiser avec les enfants (38 fois), « être plus disponible pour eux », « concilier le travail et les enfants ».
« Pouvoir élever mon fils en toute sérénité sans devoir le laisser à une nounou à 7 h le matin pour le reprendre à 19 h le soir. »
Réduire les temps de transport
Le fait de travailler à domicile permet aussi de réduire les temps de transport, les déplacements, de ne plus prendre autant la voiture, « ne plus être confrontée au stress du transport » (14 fois).
Développer ses compétences professionnelles
Dans une autre série de motivations, on retrouve la volonté de pouvoir évoluer dans son travail et d’être reconnu pour ses compétences. (37 fois)
La diversité du travail, la polyvalence est aussi bien recherchée que le désir d’apprendre de nouvelles choses tout le temps, en fonction de ses missions, « évoluer en fonction des différentes missions et des différents clients rencontrés », « ne pas m’ennuyer pendant mes périodes de travail », « avoir la reconnaissance des qualités professionnelles de la part des clients (car manque de reconnaissance en entreprise). »
On retrouve l’« épanouissement professionnel lié à la polyvalence des tâches et à la diversité des clients », « être enfin reconnue pour son travail et ne pas laisser sa hiérarchie s’attribuer tous les mérites. »
« Je souhaitais mettre en pratique l’ensemble de mes compétences, donc j’ai trouvé que ce métier était bien pour la polyvalence. »
Cela va jusqu’à l’envie d’aider, de se mettre « au service de », de se sentir utile grâce à ses compétences (7 fois) :
« Aider et mettre à profit mes connaissances pour ceux qui en auraient besoin », « le besoin d’aider, de partager mon savoir-faire » « le fait de mettre mes compétences au service des autres. »
Mieux gagner sa vie
Est cité également le désir de « mieux gagner ma vie » (5 fois), notamment pour celles qui exercent cette activité en complément : « Avoir un tout peu plus de revenus en plus de mon activité d’auxiliaire de vie sociale. »
Créer son propre emploi
Pour celles et ceux qui ne trouvent plus de travail du fait de leur âge, d’ennui de santé, d’un handicap, voire d’un déménagement dans une région où on trouve peu de travail, se mettre à son compte était l’opportunité de créer son propre emploi (45 fois) :
« Licenciée à 54 ans, je n’ai pas retrouvé de travail et n’ai pas suffisamment cotisé pour ma retraite. » « Avoir un travail, car dans ma région, trouver un emploi n’est pas facile. »
« Marre de voir les sociétés pour lesquelles je travaillais fermer les unes après les autres ! »
« Déclarée “travailleur handicapé” suite à un accident de travail non reconnu, j’ai dû me reconvertir dans une profession que je connaissais. »
« J’ai perdu mon dernier emploi pour inaptitude suite à des problèmes de santé et j’ai beaucoup de mal à trouver un autre emploi, j’ai donc décidé de créer moi-même mon emploi. »
Travaillez dans de meilleures conditions
Une autre motivation pour se mettre à son compte est le rejet du salariat, des conditions de travail (stress, harcèlement, non-reconnaissance du travail effectué…) ou de sa hiérarchie (24 fois) :
« Ne plus avoir à supporter un patron sur le dos », « un mal-être au travail », « ne plus avoir les contraintes et le lien de subordination du salariat », « le ras le bol d’être reconnu comme salarie et pas plus !!! »
« Je n’avais plus envie de revivre ce que j’avais vécu lors de mes dernières années de travail salarié (1,5 an à me restructurer moralement et reprendre confiance en mes capacités de travail). »
« J’ai vécu l’horreur lors de mon dernier emploi salarié avec des insultes de mon patron, des reproches en permanence… Je me suis promis qu’on ne me parlerait plus jamais de cette manière. »
Le challenge et l’aventure de la création d’entreprise
Dernière série de motivations autour de l’envie d’entreprendre (14 fois) : « L’autosatisfaction de créer son activité », « la satisfaction de pouvoir maîtriser les évènements », « l’envie de tenter l’aventure de la création d’entreprise. »
L’envie de challenge personnel (12 fois) : « Le défi de me lancer et de travailler pour moi », « ce besoin de me prouver que j’étais capable de me lancer un défi… », « Apprendre à me dépasser. »
« Reprendre confiance en soi après une période de chômage où l’on vous dit que vous n’êtes plus bonne à rien. J’ai prouvé le contraire ! »
« Vouloir entreprendre et essayer de faire un travail par moi même et me débrouiller. On rencontre des bonnes galères au début, mais ça m’aide vraiment à avancer dans ma vie. »
Et vous, quelles ont été ou quelles sont vos motivations pour vous lancer comme secrétaire indépendante ?