Avez-vous pensé à proposer de la correction avec vos prestations de secrétaire indépendante ?
Cette activité complémentaire peut vous permettre de toucher une clientèle plus large, en développant votre business.
C’est aussi l’occasion de s’intéresser à différents domaines et de diversifier ses centres d’intérêt.
S’il est nécessaire d’être émérite en français, certaines lacunes peuvent être facilement comblées grâce à une remise à niveau en orthographe et grammaire.
En qualité de secrétaire indépendante, vous maîtrisez déjà certainement très bien la langue française. Reste à savoir dans quelle mesure le français est important, quelle peut être la clientèle demandeuse de prestations de correction et si c’est une activité rentable.
Alors, si vous vous demandez s’il serait bon d’ajouter cette compétence à votre panel de services, découvrez ci-dessous tout ce qu’il faut savoir pour devenir une secrétaire-correctrice.
En quoi consiste la correction-relecture ?
La principale mission dans la correction est de supprimer les fautes d’orthographe, de grammaire, de typographie et de syntaxe.
Ensuite, il sera impératif de relire encore le texte plusieurs fois, souvent une dizaine de fois, d’un œil critique.
Il faut se montrer réellement exigeante, dans le but de rendre un texte impeccable, totalement exempt de coquilles ou de mauvaises tournures.
La réécriture partielle peut s’avérer nécessaire.
La différence avec une rédactrice, c’est qu’elle est à l’intérieur du processus d’écriture, alors que la correctrice porte un regard extérieur sur le texte.
Dernière phase avant la publication ou l’imprimerie, la correction revêt une responsabilité primordiale, en étant le dernier rempart après toutes les étapes de création, illustration, mise en page du texte.
Tel un garde-fou ultime, la correctrice rattrape toutes les erreurs qui auront été commises lors de la production de l’écrit.
La mission consiste à vérifier les phrases bien sûr, mais aussi les légendes d’images, les notes de bas de page ainsi que les appels de notes, les dates, les noms, les faits historiques, etc.
On distingue plusieurs types de corrections.
➜ La préparation de copie.
Lorsqu’un auteur, une autrice, ou une maison d’édition produit un texte, celui-ci sort à l’état brut et porte alors le nom de copie. La première étape de correction s’appelle la préparation de copie. Il s’agit d’une relecture approfondie alors que le texte est encore sur un logiciel de traitement de texte. C’est à ce moment qu’on intègre les corrections dans le fichier. Lors de cette première lecture critique, on vérifie à la fois la présentation et le contenu, la typographie et les problèmes de langue, sans jamais perdre le sens. Il faut se demander si les mots utilisés servent bien l’intention de la personne qui a rédigé le texte. On s’assure également de toutes les informations : noms propres, dates, âges, titres, faits, personnages, fonctions, etc., tout ce qui est vérifiable et quantifiable.
➜ La relecture sur premières épreuves.
Lorsque le fichier de la préparation de copie revient de chez les maquettistes, c’est sous forme d’épreuves, appelées les premières. La correctrice regarde alors si les demandes de correction demandées lors de la préparation ont bien été intégrées au texte. S’il y a encore des modifications à apporter, elles sont notifiées en rouge avec les signes conventionnels de la correction (à apprendre, il y a un code à respecter). À ce stade, les titres, chapôs, légendes, sommaire et accroches ont été ajoutés suite à la mise en page. Il faut redoubler de vigilance et vérifier aussi ces éléments.
➜ La relecture sur deuxièmes épreuves.
Là encore, on re-vérifie si les corrections demandées précédemment ont bien été intégrées et surtout si de nouvelles erreurs ne sont pas apparues suite à ces modifications. Les autres services qui auraient participé à l’élaboration du texte rendent également leurs corrections, c’est ce qu’on appelle le collationnement. Le tout est renvoyé vers les maquettistes pour la mise en page définitive.
➜ La relecture sur troisièmes épreuves.
C’est la dernière étape avant le bon à tirer (le feu vert pour l’imprimeur). On ne relit pas complètement ici, on s’assure juste que toutes les corrections ont bien été prises en compte en vérifiant les éléments les plus importants.
Il s’agit de toutes les étapes de la correction dans une maison d’édition ou un journal, par exemple. C’est le travail quotidien des correcteurs et correctrices qui exercent cette fonction à temps plein.
La plupart des secrétaires indépendantes ne suivront pas un tel circuit.
Vos client⋅es vous demanderont de corriger leurs documents internes ou ceux destinés à leurs publics, comme des articles, des newsletters, des notes de service, des courriers, etc. Il n’y aura pas tous ces allers-retours, mais aussi moins de travail d’équipe, ce sera donc à vous que reviendra la tâche de la plus grande vigilance. C’est sur vous que va reposer la crédibilité de l’écrit en question.
Mais on trouve encore deux autres catégories pour lesquelles vous pourriez être sollicitée⋅ :
➜ La révision de traduction.
Il arrive souvent que des textes aient été traduits par une intelligence artificielle. C’est le cas notamment des fiches produits. Assez courtes, environ 200 mots, elles montrent des erreurs de cohérence, une mauvaise interprétation, et parfois des mots traduits alors qu’il ne fallait pas, comme des noms de marque ou de modèle par exemple. Les client⋅es feront appel à vous pour rectifier tous les impairs et donner du sens au texte. Là encore, le but est d’afficher un langage impeccable, mais aussi de tourner les phrases de façon à donner envie d’acheter le produit.
➜ La remise en forme de transcription audio automatique.
On trouve cette demande en particulier pour les chaînes YouTube. De nombreuses personnes sur YouTube veulent sous-titrer leurs propos, mais n’ont pas le temps de le faire correctement et laissent faire la retranscription automatique. Ici aussi, l’intelligence artificielle peut générer des erreurs d’interprétation, des contresens, voire des mots qui n’existent même pas. À vous de remettre tout cela d’équerre. Cette activité, qui peut sembler ludique, demande en réalité de bien connaître le sujet abordé. La clientèle est parfois experte dans des domaines pointus.
Quelles sont les compétences d’une correctrice-relectrice ?
Les compétences techniques reposent essentiellement sur une parfaite maîtrise du français, mais aussi sur les signes conventionnels de la correction. Vous pourrez vous passer de ces signes avec la majorité de votre clientèle qui n’y sera absolument pas familière, notamment parce que vous remettrez un travail corrigé et abouti. En revanche, vous ne pourrez, et ne devrez surtout pas, faire l’impasse sur un français irréprochable.
C’est exactement pour cette aptitude à écrire sans fautes que les client⋅es font appel à vos services.
La maîtrise des langues étrangères est également nécessaire lorsque vous proposez de la révision de traduction.
Viennent ensuite vos qualités humaines, qui seront toutes aussi essentielles qu’une orthographe parfaite.
On pourrait résumer ainsi les compétences personnelles à développer pour proposer de la correction :
- pouvoir rester concentré.e assez longtemps
- être curieux⋅se
- devenir extrêmement pointilleux⋅se
- se montrer diplomate
Le travail de correction requiert une très grande concentration.
Une technique simple à mettre en œuvre consiste à adopter une lecture lente, extrêmement minutieuse, presque syllabique. Lorsqu’on lit par groupe de mots, comme quand on lit un roman par exemple, le cerveau est capable de remettre tout seul des lettres dans l’ordre ou même de combler un mot manquant. C’est pourquoi il est préférable de lire quasiment lettre à lettre. Assimiler par petits morceaux ne doit pas faire oublier de considérer le texte dans son ensemble. Il y a donc 2 niveaux d’attention à concilier.
Il est impératif de douter de tout, vérifier systématiquement chaque règle grammaticale, chaque code typographique, avoir le dictionnaire sous la main en permanence.
Vous aurez compris qu’une solide culture générale est également indispensable. S’intéresser un peu à tout permet de vérifier l’exactitude des faits, se tenir informé⋅e de l’actualité, savoir faire des recherches.
Comment devenir correctrice-relectrice ?
Pour pouvoir proposer la prestation de correction, aucun diplôme n’est nécessaire, en apparence du moins.
À vrai dire, beaucoup de client⋅es vous demanderont si vous avez passé le certificat Voltaire et quel est votre score. Ce sésame fait figure de gage de qualité quant à votre maîtrise du français. Notez cependant qu’il n’est pas indispensable, l’essentiel reste d’écrire sans fautes.
Vous pouvez aussi vous former à la correction, en ligne ou en présentiel.
Adressez-vous à une école de journalisme. Ce type d’établissement propose des cours de correction. Vous pourrez les suivre à distance, mais un stage sera obligatoire. En plus d’une sérieuse remise à niveau en français, et de l’apprentissage des techniques de correction, vous apprendrez à travailler sur des logiciels de composition tels que InDesign.
Quels tarifs proposer en correction-relecture ?
Quand on exerce en indépendant⋅e, la tarification se fait généralement de 2 façons : à l’heure ou au signe.
Pour information, on appelle signe tout caractère écrit ou non écrit. Ainsi, on comptabilise absolument tout : chaque lettre, espace, virgule, apostrophe. Même une ponctuation peut être fautive.
Pour la tarification à l’heure, et selon la convention collective de l’édition, on compte environ 8 000 signes / heure en préparation de copie
12 000 signes / heure en relecture sur premières épreuves
15 000 signes / heure en relecture sur secondes épreuves
La base tourne autour de 25 euros nets de l’heure, mais vous définirez vous-même le tarif de l’heure, selon votre méthode de calcul habituelle. La complexité et la problématique du sujet sont également à prendre en compte..
Pour facturer au signe, on peut décider d’un tarif par signe, par exemple 0,001 € / signe, ou 0,01 € / signe, ou par lot comme 1€ pour 100 signes. Vous pouvez définir un montant minimum de facturation et aussi vous adapter à la commande de votre client. Il faut que vous soyez gagnants tous les deux.
Quelques ouvrages pour vous aider
Les outils indispensables pour la correction :
- des dictionnaires tels que le Petit Robert et le Larousse (en choisir un qui montre la phonétique entre parenthèses à côté du mot recherché, car vous aurez parfois besoin de savoir comment se prononce un mot pour accorder, en cas d’élision par exemple)
- Dictionnaire d’orthographe et d’expression écrite, de André Jouette, Le Robert, 1980, il n’est plus édité, il faut le chercher d’occasion
- Dictionnaire des difficultés de la langue française, de Adolphe Thomas, Larousse
- Dictionnaires des synonymes, de H. Bertaud du Chazaud, Le Robert
- Lexique des règles typographiques en usage à l’imprimerie nationale, éd. Imprimerie nationale, 1990
- Bescherelle, la grammaire pour tous, Hatier
- Le bon usage, de Maurice Grevisse, éd. De Boeck
Et bien sûr, tous les outils compris dans les logiciels de traitement de texte.
✪
Vous avez maintenant une idée un peu plus précise de ce qui vous attend si vous souhaitez proposer des prestations de correction.
Est-ce que vous aviez envisagé la fonction comme cela ?
Est-ce que cela vous a donné envie de développer vos compétences dans ce domaine ?
Cet article a été rédigé par Anne Friederich, rédactice web.
J’ai moi-même « traduit » le texte d’Anne en écriture inclusive.
Spécialiste du fret et du monde du transport, Anne propose des prestations de rédaction web SEO, de correction, ainsi que de la révision de traduction de l’anglais vers le français.
★ Pour en savoir plus sur Anne