Dans la série retranscription audio, j’aimerais maintenant aborder la question des compétences et des attitudes à avoir.
En effet, les secrétaires indépendantes ont une vision souvent fausse de cet exercice :
- Soit qu’elles en sous-estiment la difficulté
- Soit qu’elles en surestiment les inconvénients
Je fais partie de ceux qui pensent que tout le monde peut faire de la retranscription audio, sous réserve :
- de maîtriser la langue française, la syntaxe et l’orthographe
- de s’être entraîné au moyen de plusieurs exercices dans le domaine choisi
- de posséder les bons outils
En ce qui concerne les outils, nous y reviendrons dans un prochain article.
En ce qui concerne les compétences, je ne retiendrai donc que la maîtrise de la langue, encore qu’aucune d’entre nous ne soit à l’abri d’une coquille.
Pour le moins, il faut être à l’aise avec l’écriture, et un bon correcteur d’orthographe ne suffira pas à combler une lacune dans ce domaine.
En ce qui concerne les aptitudes, je parlerai de :
- persévérance
- rigueur
- humilité
- curiosité
En outre, il faut aimer écrire et avoir l’esprit plutôt casanier, puisque cette prestation se pratique exclusivement devant écran à la maison.
Persévérance, notamment dans l’entrainement.
Seule la pratique pourra améliorer vos performances.
C’est ainsi que, pour ma part, je suis passée d’un taux horaire de 5 euros l’heure travaillée (on ne rigole pas !) à plus de 25 euros l’heure (oui, entre temps, j’avais aussi augmenté mes tarifs, mais c’est un autre débat…)
L’idéal est de pouvoir vous entrainer avant d’obtenir vos premières missions (c’est même fortement recommandé).
Pour cela, il vous suffit de télécharger des conférences ou des émissions de radio sur internet et de les retranscrire.
Vous pouvez par exemple retranscrire les conférences du salon de la micro-entreprise.
Les sujets devraient vous intéresser !
Vous pouvez également vous rendre sur les podcasts de vos radios préférées.
Pour retranscrire un fichier son, il ne vous suffira pas de faire de la frappe au kilomètre.
Vous devrez remettre en forme le discours pour qu’il soit compréhensible à l’écrit.
Vous devrez aussi faire une recherche pour chacun des noms propres ou communs que vous ne connaissez pas ou ne savez pas orthographier.
Le document final doit être par ailleurs parfaitement mis en forme, selon une charte qui vous est propre (et en attendant que vos clients vous fournissent leurs propres modèles).
L’idéal serait de vous faire corriger par une amie qui doit pouvoir comprendre le document parfaitement sans avoir recours au fichier source.
Ces exercices sont indispensables pour bien vous rendre compte du temps dont vous aurez besoin pour retranscrire, par exemple, une heure de conférence, une heure d’entretiens, ou encore une heure de réunion.
(Pour ce dernier cas, je vous conseille les émissions de débats politiques !)
Endurance, car il faudra tenir dans le temps
Surtout si vous comptez vous spécialiser dans ce domaine, il faudra vous imaginer des heures devant votre écran, assis sur votre chaise de bureau, avec un casque sur les oreilles…
Il faudra également vous ménager des pauses, ne serait-ce que pour être plus efficace.
Déterminer les horaires où vous préférez travailler et surtout, vous mettre des limites !
L’idéal serait de trouver très vite une solution pour vous faire remplacer en cas de surcharge de travail ou quand vous vous rendrez compte que vous ne pourrez pas rendre votre travail dans les délais.
Rigueur dans le respect des consignes de votre client
Ceci dit, d’expérience, je vous dirais que les clients savent rarement exactement ce qu’ils veulent.
Dans la plupart des cas, ce sera donc à vous de prendre l’initiative de la forme de la transcription en fonction de la finalité de celle-ci.
Pour ma part, je pense qu’il est inutile d’assaillir votre client de questions, surtout s’il n’a pas l’habitude de cet exercice.
Vous devrez être capable de décider pour lui, s’il s’agit d’une retranscription mot à mot ou retravaillée, ou encore d’un compte rendu en fonction de ce qu’il voudra en faire !
En revanche, certains clients ont l’habitude, possèdent leurs propres modèles et leurs propres habitudes qu’il faudra respecter à la lettre.
Humilité, car ce n’est pas vous qui parlez !
J’ai rencontré pas mal de télésecrétaires qui réécrivaient presque la totalité de leur fichier, car le discours et les mots employés auraient été maladroits, voire incorrects.
Je fais partie de cette école qui est de respecter le discours et le style des orateurs.
Bien sûr, je corrige les fautes de syntaxe et rajoute les négations. Il y a des choses qu’on dit à l’oral et qu’on n’aurait pourtant pas écrites !
Néanmoins, chaque personne à son style, et à moins que le client ait spécifié qu’il souhaitait une réécriture, je ne me le permettrais pas.
La curiosité est le moteur
L’intérêt du sujet traité, l’empathie que l’on peut avoir pour ses clients et leur domaine d’activité ou de recherche y font pour beaucoup dans le plaisir que l’on peut avoir à faire de la retranscription audio.
J’ai d’ailleurs rapidement fait des choix dans les missions que j’acceptais ou non.
J’ai progressivement arrêté de travailler pour les petits comités d’entreprise qui m’ennuyaient, mais gardé les programmes de recherche qui m’intéressaient le plus, notamment dans le domaine de la ruralité (ça me passionnait !)
Au final, on apprend beaucoup de choses en faisant ces missions qui nous ouvrent sur plein de secteurs différents (pour ma part, histoire, littérature, sociologie, sciences politiques, agronomie, agriculture…)
En revanche, je détestais le secteur médical dont mes associées raffolaient !
Et d’après vous, quelles sont les principales qualités nécessaires à la pratique de la retranscription audio ?