Installée en Ardèche Nord (07), Yolande a créé Du CliC @ la SouriS, en 2015. Quatre ans après, les missions s’enchaînent, son activité « roule »…
Elle revient sur son parcours pour Croquefeuille.
Bonjour Yolande, peux-tu commencer par te présenter ?
Je suis secrétaire indépendante en Ardèche Nord (07).
Titulaire d’un BTS bureautique et secrétariat option secrétaire de direction, et après 25 ans d’expérience au sein de PME dans différents secteurs d’activités (chimie, nucléaire, alimentaire, textile, milieu éducatif et associatif), en 2015, j’ai quitté mon poste d’assistante de direction pour créer mon entreprise : Du CliC @ la SouriS
Mon but était de venir en aide aux artisans, professions libérales, dirigeants de PME, associations, etc.
Quand et comment as-tu découvert le métier de secrétaire indépendante ?
L’idée de travailler pour mon propre compte me trottait dans la tête depuis quelques années, mais je ne savais pas dans quoi me lancer.
Après mûre réflexion et une importante remise en question, je me suis dit que je disposais de compétences que je pourrais mettre à profit des entreprises. C’est à ce moment-là que j’ai pensé au secrétariat indépendant.
Je suis allée fouiller sur le net, et j’ai découvert le forum des secrétaires indépendantes.
Quelles étaient tes motivations ?
Comme j’avais acquis un panel assez large de compétences durant ma carrière professionnelle et que j’avais une grande facilité d’adaptation grâce à mes différentes expériences en intérim, j’ai pensé que le secrétariat indépendant me conviendrait parfaitement.
Le fait de gérer mon temps, d’avoir une certaine liberté d’action et d’être mon propre patron me motivait.
Tu as rejoint le forum et fais l’acquisition du Pack, fin 2014…
Lorsque j’ai découvert le forum des secrétaires indépendantes, j’ai vu qu’il existait un Pack qui reprenait toutes les étapes de la création. Ça allait du choix du statut en passant par celui du nom, sans oublier la communication et la prospection qui sont des éléments essentiels.
Je me suis dit que cela pourrait éventuellement m’aider dans ma démarche.
Et cela a été le cas. C’est une véritable mine d’informations. J’ai pu construire mon projet en respectant toutes les étapes et ainsi, en avoir une vision globale.
Avais-tu été accompagnée par ailleurs ?
Je suis autodidacte. Je n’ai bénéficié d’aucun accompagnement particulier. Je suis de nature très curieuse et j’aime faire de la recherche. C’est ce qui m’a beaucoup aidée dans la construction de mon projet.
Tu t’es lancée en coopérative d’activité et d’emploi (CAE). Pourquoi ce choix ?
Dans un premier temps, j’ai choisi de me lancer en coopérative, car cela me permettait de tester mon activité en temps réel et ainsi, de voir si mon projet était viable.
Je trouvais cela rassurant financièrement, car tant que mon activité ne générait pas de trésorerie, je continuais à percevoir mes indemnités Pôle emploi.
La coopérative s’occupait de ma gestion comptable et des déclarations sociales. Cela me rassurait également.
Par contre, cela avait un coût (12 % de mon chiffre d’affaires) et la coopérative était un intermédiaire entre mes clients et moi.
Il faut savoir que la coopérative apporte un accompagnement dans la création d’entreprise. Personnellement, je n’en ai pas bénéficié, car lorsque j’ai adhéré, mon projet était déjà ficelé.
Finalement, en janvier 2017, tu t’es immatriculée en entreprise individuelle…
Oui, en 2017, je suis sortie de la coopérative pour créer mon entreprise individuelle.
Mon activité commençait à décoller et je me sentais capable de voler de mes propres ailes.
De plus, le fait d’avoir un intermédiaire et de ne pas pouvoir gérer ma facturation en direct me dérangeait profondément.
Aujourd’hui, je sais exactement où j’en suis dans ma gestion et c’est plutôt agréable.
Est-ce que tu as trouvé le changement de statut compliqué ?
Comme je l’ai dit plus haut, je suis autodidacte. De ce fait, je m’étais beaucoup renseignée sur les différents statuts. J’ai rencontré plusieurs comptables qui m’ont conseillée.
Je n’ai pas trouvé cela spécialement compliqué.
La Chambre des métiers m’a bien renseignée aussi.
Je n’ai pas fait le SPI, car j’étais titulaire d’un BTS. Cela suffisait pour que je sois dispensée.
Tu as créé une marque forte…
Le choix du nom de mon entreprise m’a pris un certain temps.
Je voulais un nom qui sorte de l’ordinaire, qui marque les esprits et qui soit à mon image.
Là aussi, j’ai fait de nombreuses recherches. J’ai eu une longue réflexion, toujours seule.
J’ai écrit mes textes, choisi et placé mes photos.
Pour la phase finale, je me suis fait aider par un graphiste qui a fait la mise en page avec son œil et son professionnalisme de graphiste.
Aujourd’hui, je me rends compte que ma communication est plutôt réussie, car les gens se rappellent du nom et du logo de mon entreprise.
La question de prendre un graphiste se pose toujours au moment du lancement, car elle a un coût. Mais une communication ratée peut tout faire échouer.
Quand on se lance, à un moment ou à un autre, on est obligé d’investir. Après, c’était mon choix personnel…
Je crois que tes débuts n’ont pas été faciles et qu’il t’a fallu faire preuve de patience pour concrétiser tes premières missions…
En effet, le mot « patience » ne faisait pas vraiment partie de mon langage ni de ma façon d’être. Mais par la force des choses, j’ai été obligée de devenir patiente.
Il a fallu que j’attende de longs mois avant que mon premier client ne se manifeste.
Il faut reconnaître qu’on ne se fait pas connaître d’un simple claquement de doigts.
J’ai énormément prospecté sans que rien n’arrive.
C’est normal, car lorsqu’on prospecte, ce n’est pas forcément au moment où les clients ont besoin. Il leur faut un délai de réflexion qui peut parfois être très-très long.
J’ai un certain nombre de clients qui m’ont contactée 2 ans après m’avoir rencontrée.
En octobre 2016, tu as participé à un salon, dont tu es sortie reboostée…
Lors de ce salon, j’ai rencontré de nombreuses personnes qui ne connaissaient pas le métier de secrétaire indépendante. J’ai eu beaucoup d’échanges, quelques retombées, et c’est vrai que ça booste.
Ce salon m’a vraiment permis de me faire connaître localement.
L’Association Canton Vie Ensemble, organisatrice de ce salon, avait choisi un certain nombre d’adhérents pour les mettre en avant, soit par l’intermédiaire de la radio, soit par la presse.
J’ai été choisie pour apparaître dans la presse. J’avais une demi-page qui me présentait. Quelques mois plus tard, j’ai été contactée par des clients qui avaient conservé l’article. Ils m’ont connue grâce à ce biais.
D’ailleurs, nous renouvelons le salon en octobre 2019.
Depuis, je suis devenue secrétaire de cette association. Donc, d’ici le mois d’octobre, j’ai du travail en perspective…
Tu viens de fêter les 4 ans Du CliC @ la SouriS…
Quatre ans après, je peux dire que mon activité roule !
Je travaille à temps plein. Les missions s’enchaînent, tout comme je l’espérais.
Je dirais que c’est même mieux que ce que j’avais imaginé, car je n’avais pas mesuré la notion de variété et moi qui déteste la routine, je suis vraiment dans mon élément.
Qui sont tes clients ?
Je travaille essentiellement pour des artisans, mais aussi des associations, administrations, comités d’entreprises et parfois des industriels.
Je travaille les trois quarts de mon temps en entreprise et le reste à distance.
Ma clientèle est plutôt locale. J’ai quelques clients situés entre 30 et 50 km, mais ce sont des clients chez lesquels je suis moins fréquemment présente.
Comment les as-tu trouvés ?
La plupart de mes clients sont arrivés par ma prospection mail et téléphone.
Aujourd’hui, 4 ans après mon lancement, le bouche-à-oreille commence à opérer.
Je faisais partie du réseau de Femmes Entrepreneures « Les O’dacieuses » jusqu’à fin 2018 [Yolande en avait parlé dans cet article sur les réseaux féminins]. Mon activité s’étant développée, je ne peux plus être autant disponible qu’avant. J’ai fait le choix de ne rester qu’avec l’Association Canton Vie Ensemble dont je suis secrétaire.
Quelles sont tes missions les plus courantes ?
Je fais essentiellement du secrétariat traditionnel, mais aussi de la retranscription, du commercial et des tâches en lien avec les ressources humaines.
J’apprécie la gestion administrative de A à Z chez les petits artisans.
Quels sont tes prochains objectifs ?
Je souhaite continuer à me former régulièrement comme je l’ai fait jusqu’ici.
En 2018, j’ai obtenu le TEPE, le titre professionnel Entrepreneur de petite entreprise.
Actuellement, je suis en train de trouver mon rythme de croisière.
J’espère pouvoir continuer à vivre de mon activité, et à la développer dans la mesure de mes capacités.
Quel est le message que tu pourrais faire passer à celles et ceux qui souhaitent se lancer ?
Je dirais qu’il faut suivre son intuition, et si on souhaite vraiment quelque chose, se lancer.
Si cela ne fonctionne pas, on aura au moins le mérite d’avoir essayé.
Et puis, il ne faut pas avoir peur de s’investir personnellement, notamment, ne pas avoir peur de faire des heures.
Je rajouterais que quand on est entrepreneur.e, ce n’est jamais un long fleuve tranquille. Il y a des hauts et des bas qu’il faut apprendre à les gérer, et il est parfois difficile d’avoir une visibilité à long terme.
Aujourd’hui, je ne regrette pas mon choix. Le fait que mon activité soit très variée me correspond tout à fait. J’ai gagné en liberté. Et ça, ça n’a pas de prix !!
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Du CliC @ la SouriS
http://www.duclicalasouris.fr/