Secrétaire indépendante dans les Landes, Tania a créé votre alternative bureau en avril 2016.
Elle propose une assistance à la gestion administrative et commerciale « pour répondre au manque de temps de nombreux chefs d’entreprise ».
Membre du forum des secrétaires indépendantes depuis 2007, elle a accepté de revenir sur son parcours pour Croquefeuille.
Premières armes dans les métiers administratifs
Pour faire un flash-back sur mon parcours et rester simple, le terme « indépendance » me caractérise très bien, moi en tant que personne.
J’ai toujours été très autonome, et ce depuis mon plus jeune âge.
De là à devenir secrétaire indépendante, au début de mon parcours professionnel, non, pas forcément, puisque j’ai une formation initiale en vente action marchande. Rien à voir !
Ce sont plutôt les rencontres de la vie qui ont fait que j’en suis arrivée là aujourd’hui.
Je suis entrée dans le domaine du secrétariat dans les années 2000, au fil des expériences et de mes avancés.
J’avais déjà une conviction, celle de continuer à persévérer dans ce secteur d’activité !
En 2005, j’intégrais un poste en CDI, d’abord à 17,5 heures, puis à 21 heures hebdomadaires, dans lequel j’ai pu faire mes premières armes dans le domaine administratif.
J’ai pu acquérir une solide expérience, car le poste occupé était très diversifié.
Véritable fonction tampon au sein de la structure pour laquelle j’ai été embauchée, j’y avais des responsabilités et on me faisait confiance.
Pourtant, au bout de 2 années à peine, j’avais déjà la bougeotte, besoin de mouvement, envie d’apprendre et de voir de nouvelles choses… Je voyais bien que la routine s’installerait un jour.
J’ai très vite commencé à fouiner sur le net pour voir les solutions qui pourraient s’offrir à moi…
Entre une formation ou me lancer à mon compte, j’hésitais un peu…
Devenir secrétaire indépendante… (2007)
En 2007, je suis tombée sur le forum des télésecrétaires et je m’y suis inscrite.
Cette découverte n’a fait que confirmer mon envie d’indépendance.
Là, c’était sûr de sûr, je voulais être secrétaire indépendante un jour !
J’ai commencé à travailler sur mon projet à ce moment-là, mais je me suis très vite rendu compte de différents facteurs qui allaient freiner un peu mes ardeurs…
J’ai alors posé mon projet professionnel dans un tiroir où mon projet a pris la poussière pendant 5 ans !
Non pas que j’ai perdu la clef du tiroir, non, non !
Mais j’avais d’autres projets personnels à concrétiser avant.
J’ai d’abord fait le choix de concrétiser ces envies-là (enfants et maison).
Je ne me sentais pas prête à tout gérer en même temps.
Une période entrecoupée, entre projet personnel et reprise du travail.
Et puis la vie vous donne une leçon, elle vous rappelle qu’il est important de la vivre…
Le déclic ! (2012)
En août 2012, j’apprenais la disparition subite de mon employeur.
J’étais alors en congé parental.
J’ai cette sensation que rien ne sera plus pareil.
Je rouvre mon tiroir, je reprends mon projet sur les quelques mois restants.
Comme il faut bien manger et payer ses factures, j’ai repris mon métier de secrétaire polyvalente salariée, en mars 2013, à 28 heures hebdomadaires (avec un peu d’appréhension tout de même).
C’était le même poste, mais avec une nouvelle direction…
Une année se passe, pendant laquelle, en parallèle à mon poste salarié, je continue de peaufiner mon projet en finalisant mes outils de com : logo, cartes de visite et site internet.
Au travail, rien ne se décantait vraiment, la routine était bien là, et les perspectives d’évolutions nulles. Cela m’a été confirmé en entretien individuel, début 2014.
J’avais un peu l’impression d’être devenu le chien qui se mord la queue… et ça aurait pu durer pendant longtemps…
Mais cette situation pas très agréable dans laquelle je me trouvais tous les jours m’a finalement fortement boostée à continuer à avancer sur mon projet pour devenir secrétaire freelance.
Le pré-lancement (2015) : Cumuler son projet de secrétariat freelance avec son poste de secrétaire en CDI…
Toujours en gardant le confort financier du salariat, j’ai commencé ma prospection début 2015.
Je prenais des contacts, j’en parlais dès que je le pouvais… je rendais même visite à une consœur en local. Elle est intéressée !!
Début avril 2015, nous collaborons pour des missions en transcription audio.
Pour répondre à cette mission, je m’inscris dans une société de portage salarial.
En parallèle, je continue ma prospection, je passe mon SPI, en août 2015, et je signe avec mon premier client à moi, début septembre !
Avec un poste de 28 heures hebdo et mes quelques missions, les journées sont très longues et les nuits bien courtes… mais au moins cette situation me permet de tester mon projet grandeur nature.
Les contacts sont bons, les prospects réceptifs à ma proposition de gestion administrative…
Mais, c’est moi qui manque de temps pour développer mon activité ! …
C’est presque une blague, pour quelqu’un propose de gérer de l’administratif pour ceux qui n’en ont pas le temps. Non ?!!!
Dans mon emploi salarié, la situation n’évolue pas.
Je ne m’épanouis plus dans mon travail. J’étouffe !…
Le salariat et moi, ça ne colle plus du tout…
Début octobre, j’ai un entretien avec la direction, et nous décidons de faire une rupture conventionnelle pour le bien des deux parties.
Je quitte l’entreprise, le 30 novembre 2015.
Je garde un peu de temps pour moi.
J’en profite pour finaliser encore mon projet et continuer ma prospection, jusqu’à la fin de l’année.
Dès janvier 2016, je signe un nouveau contrat !
En ce début d’année, je suis également suivi par la CCI de mon secteur pour une évaluation préalable à la création d’entreprises, prestation proposée par Pôle emploi (aujourd’hui remplacée par Activ’Créa).
Ce suivi est proposé sur une période de 4 semaines, mais c’est vraiment selon l’avancée du projet. Dans mon cas, il aura duré 2 semaines. C’est toujours intéressant à suivre…
La création de votre alternative bureau (avril 2016)
À la suite de cette évaluation, j’ai décidé de changer de statut et de m’immatriculer en micro-entreprise au 1er avril 2016.
Au final, il m’aura fallu du temps pour mener ce projet à terme, 8 années en tout !
Au cours de ce « laps de temps », j’ai avancé quasiment seule.
L’entourage direct n’était pas vraiment à l’écoute, et puis de toute façon je n’attendais pas vraiment leur approbation. J’avais envie d’essayer, à mon rythme. Point !
C’est surtout le forum des télésecrétaires qui a été d’un grand secours, tout simplement parce que l’on parle le même langage.
Je ne regrette pas d’avoir pris ce temps ; je pense que j’en avais besoin.
Toutes ces années entre projet et salariat m’ont tout de même permis d’acquérir plus de compétences, de m’assumer, prendre confiance en moi et de grandir afin de pouvoir proposer des prestations de qualités à mes clients !
Après, si je devais regretter quelque chose… eh bien, c’est peut-être d’avoir perdu la clef du tiroir pendant quelques années… Non, non, je blague ! … Je pense que si ça s’est fait en 2016 pour moi, c’est que ça devait se faire à ce moment-là !
S’installer comme secrétaire indépendante quand on est en CDI…
Le fait d’avoir commencé en tant que secrétaire freelance tout en étant en poste salarié n’est certes pas forcément simple à gérer au quotidien côté organisation, mais c’est un bon moyen de tester son marché tout en gardant des filets de sécurité pécuniaire – ce qui est non négligeable –, et de se rendre compte si l’on a vraiment l’âme d’être indépendante ou pas (ce qui n’est pas forcément le cas).
Pour les personnes en CDI souhaitant se lancer en secrétariat freelance, je vous dirais que si c’est votre rêve, eh bien allez-y ! Tentez ! Mais pas n’importe comment…
N’oubliez pas que selon la spécialité que vous allez proposer, il vous faudra plus ou moins de temps pour trouver vos premiers clients. Donc, ne vous précipitez pas !
Je veux dire par là que, pour moi, on ne devient pas secrétaire indépendante pour le fun, par ce que vous en avez ras le bol de votre travail et parce qu’il y en a plein qui le font, alors pourquoi pas vous ?
Je ne vois pas les choses en ce sens !
Devenir secrétaire freelance, c’est devenir un professionnel dont on attend des résultats.
Vous avez cette chance de pouvoir tester votre rêve tout en limitant la casse, alors prenez-le si vous en avez besoin.
Testez, prenez du recul s’il le faut, formez-vous au besoin, avant de faire le grand saut.
Aujourd’hui, il existe différentes formes pour tenter l’aventure sans forcément créer une entreprise : le portage salarial, la couveuse, la coopérative… Renseignez-vous !
En définitive, que l’on soit salariée ou indépendante, je pense qu’il est important de faire les choses bien, et de vous sentir bien dans ce que vous faites !