Angélique AUER : « Je facture plus que ce que je n’aurai jamais espéré »

Installée dans l’arrondissement de Sélestat (Bas-Rhin), Angélique Auer a créé Ried Secrétariat le 1er août 2014 sous le statut micro-entrepreneur.Retour ligne automatique
Elle a 35 ans et 2 enfants (6 ans et 3 ans et demi).

En tant que secrétaire indépendante, elle travaille notamment pour un cabinet médical, un artisan charpentier, une TPE spécialisée dans l’informatique et la téléphonie et un éditeur de livres pour enfants. Elle intervient principalement sur site.

Elle avait rejoint le forum des secrétaires indépendantes quelques mois après son lancement, et nous avons donc pu suivre l’évolution de son activité depuis le début.

Aujourd’hui, devenue l’un des « pilier » de notre petite communauté, je lui ai proposé de dessiner son portrait pour Croquefeuille.

Malgré son planning chargé, elle a bien voulu répondre à mes questions et je l’en remercie.Retour ligne automatique
J’espère que vous apprécierez.Retour ligne automatique
Vous me le direz dans les commentaires 😉

Le lancement de Ried Secrétariat. Doutes & motivation

Quand Angélique nous a rejointes sur le forum, elle était déjà très avancée dans son projet.

« Je savais que je voulais me lancer, mais je n’avais pas toutes les cartes en main pour sauter le pas, j’avais besoin d’aide. »

Il faut dire que cela faisait déjà 2 ans que le projet de devenir secrétaire indépendante lui trottait dans la tête :

« À l’époque, j’étais salariée, et disons-le clairement, je ne m’épanouissais pas dans mon métier. Je partais le matin à 7h15 pour rentrer à 18h, avec plus d’une heure de trajet par jour, des horaires pas du tout flexibles, des congés imposés, etc. »

C’est à l’occasion de sa grossesse qu’elle s’est décidée à franchir le pas : « je ne voulais plus de tout ça alors que j’allais devenir maman ».

Enceinte, Angélique ne pouvait plus faire de trop longs trajets, aussi a-t-elle été arrêtée.Retour ligne automatique
Elle en a donc profité pour travailler sur son projet, ainsi que sur ses outils de communication

Elle a choisi le nom Ried Secrétariat pour son ancrage local.

« Ça ne “parle” pas à tout le monde, mais je suis très attachée à ma région. »

Elle ajoute :

Le ried, qui signifie roseau, désigne par extension une région faite de prairies inondables et de forêt luxuriante (la forêt rhénane en l’occurrence). Le Grand Ried désigne la partie du ried située dans la plaine entre Strasbourg et Colmar, en centre Alsace.

Son activité a tout de suite démarré après son immatriculation (août 2014).

« J’ai d’abord aidé un ami restaurateur à faire la mise en page de la carte de son restaurant. Ensuite, j’ai trouvé une mission de prospection pour un frigoriste. »

Pourtant, les débuts n’ont pas été faciles.Retour ligne automatique
Heureusement, Angélique était soutenue par son conjoint.

« Je me souviens que je me remettais beaucoup en question ! Je prospectais énormément, mais rien n’aboutissait. Je désespérais, mais heureusement mon conjoint m’a toujours soutenue. Je rêvais de vivre de mon activité, mais cela me paraissait parfois impossible. Pourtant, je n’ai jamais baissé les bras ! »

Elle a en effet beaucoup prospecté au début de son activité.

« Je passais des heures et des heures à passer des coups de fil. Et quand j’en avais assez de téléphoner, je distribuais des flyers et des cartes de visite dans les commerces de proximité, dans les mairies, parfois même je me rendais directement dans les petites entreprises, chez des artisans. »

Elle passait régulièrement sur le forum pour nous raconter.

« Un petit coup mou ? Hop, un tour sur le forum, et j’étais reboostée à fond ! Heureusement que les consœurs étaient là 😊 »

C’est en 2016 que son activité a décollé 🚀

Aussi, en juin, elle nous écrivait :

« J’ai mes petits clients qui me confient de plus en plus de missions, et du coup le nombre d’heures de travail augmente. Et vous savez quoi ? Ils sont vraiment trop sympas mes clients ! J’ai vraiment de la chance. Et normalement, c’est parti pour durer.
J’arrive à me faire un salaire que j’estime correct en faisant un métier qui me passionne. 
 »

Angélique est au point sur sa manière de prospecter, toujours en local, via :

  • Le réseau

« Mon conjoint avait déjà son exploitation et son entreprise de travaux agricoles. Il connait beaucoup de monde et nous avons parlé de mon activité à toutes les personnes que nous connaissions. »

  • La prospection téléphonique

« J’ai également beaucoup prospecté par téléphone. Franchement, pour moi, il n’y a vraiment que ça qui fonctionne !
Même si j’ai eu principalement des retours de personnes qui n’étaient pas intéressées par mes services, au moins ces personnes ont entendu parler de moi et ont pu parler de moi autour d’eux et ça, c’est déjà une victoire !!
 »

  • Facebook

« Je me suis également très vite mise à Facebook : création d’une page Facebook, partage d’articles, des prestations effectuées, etc.
Je faisais des recherches au niveau des entreprises présentes sur Facebook.
 »

Angélique a son deuxième enfant en avril 2017.

Elle avait prévenu ses clients de sa grossesse fin 2016.

« J’appréhendais beaucoup leur réaction. Finalement, j’ai été agréablement surprise. Ils m’ont tout d’abord félicitée et m’ont dit qu’ils “m’attendraient”. J’ai été rassurée ! »

Elle va travailler sur site jusqu’en février, puis en télétravail : «  des petits soucis m’ont obligé à lever le pied  ».

Cela ne l’empêche pas d’honorer un rendez-vous avec un prospect 3 jours avant d’accoucher 😮

« J’avais prévenu le prospect qui m’a dit qu’il pourra se charger de me conduire à l’hôpital au cas où… Ce prospect est devenu l’un de mes meilleurs clients ! »

Angélique s’est finalement arrêtée de mi-mars à mi-juillet 2017.Retour ligne automatique
Elle n’a donc rien facturé durant cette période, mais elle a pu toucher les aides du Pôle Emploi.

« Dès le mois de décembre 2017, j’effectuais ma radiation auprès du Pôle Emploi : je volais de mes propres ailes ! »

Retrouvez son témoignage > Exercer comme secrétaire freelance avec un enfant en bas âge…

La vie d’une secrétaire indépendante n’est pas un long fleuve tranquille

Angélique, toujours fidèle au forum, nous écrivait en juin 2018 :

« OUI, je suis fière de mon évolution. Je facture plus que ce que je n’aurai jamais espéré !
Dire qu’il y a 4 ans, je me lançais dans cette aventure sans trop savoir où je mettais les pieds, avec des peurs, des doutes, du stress, des angoisses…
Aujourd’hui, j’ai appris à avoir plus confiance en moi grâce à mon statut d’indépendante.
Petit conseil : ne baissez jamais les bras. Battez-vous pour réaliser vos rêves ! Et surtout, faites abstraction des détracteurs qui sèment le doute dans votre esprit !
 »

Fin 2019, alors qu’elle est «  très épanouie professionnellement et personnellement  », Angélique et sa famille traversent une épreuve difficile : un incendie ravage une grande partie de l’exploitation agricole de son conjoint.

« Au début, j’arrivais à gérer, mais depuis cet été, c’est difficile. Je n’arrive pas à m’en remettre. Je fais beaucoup de crises d’angoisse et de panique, je me lève la nuit et fais le tour de la maison, de l’exploitation… C’est, l’enfer ! J’ai donc décidé de suivre une thérapie que j’ai débutée, il y a 2 mois. Je commence à aller mieux, mais le traumatisme est encore bien présent, j’espère m’en sortir rapidement, car c’est très difficile, pour moi, mais également pour ma famille. »

Son quotidien comme secrétaire indépendante

Angélique aurait bien aimé se spécialiser dans le médical, mais elle reste polyvalente : secrétariat médical, secrétariat administratif, commercial, ressources humaines…

Elle préfère travailler sur site : « J’ai besoin du contact avec les autres ».

C’est sa belle-mère qui gère les enfants avant et après l’école.Retour ligne automatique
Angélique leur réserve son mercredi.

« Tous les matins, je suis au cabinet médical jusqu’à 11 heures environ. Le lundi après-midi, je suis chez mon client charpentier, le mardi après-midi, chez l’informaticien, et le jeudi et vendredi après-midi au bureau à la maison. Je travaille pour mon conjoint ou pour l’éditeur de livres pour enfants. »

Le midi, illes mangent en famille, avec son conjoint et les enfants.

« Pour moi, c’est très important. Ça fait une coupure pour tout le monde et c’est très agréable ! »

Comment a-t-elle traversé la crise du Covid-19 ?

Lors du 1er confinement, Angélique était présente sur le front en se rendant tous les jours au cabinet.Retour ligne automatique
En revanche, ses autres clients étaient quasiment à l’arrêt.

Au final, elle a perdu l’équivalent d’un mois de chiffre d’affaires, mais cette perte a été compensée aux trois quarts par les aides mises en place pour les indépendant.es.

« Je bénis le ciel chaque jour d’avoir pu continuer mon activité sans trop de dommages. Mes clients ayant tous une très bonne trésorerie, je n’en ai perdu aucun. »

Le second confinement n’a pas impacté son activité.

« J’ai pris la décision de travailler normalement, tout en privilégiant le télétravail quand c’était possible. »

Comment voit-elle l’avenir ?

« Je suis confiante. Malgré la crise qui retarde leurs projets, certains de mes clients sont en plein développement, cela va augmenter mon travail. Voir qu’ils m’intègrent pleinement à leurs projets est vraiment gratifiant ! »

Rien à voir, mais Angélique est également très présente sur Instagram.

« J’y parle peu de mon activité professionnelle. Il s’agit plutôt d’un compte “perso” sur lequel je partage mes lectures, mes recettes de cuisine, des petits bouts de ma vie quotidienne de maman et de conjointe d’agriculteur. J’essaie de mettre en avant ma région par des visites de lieux et sites historiques, restaurants (même si cela est un peu difficile dans le contexte actuel). J’ai à cœur également de faire connaitre des artisans et entreprises locales et je pense que maintenant plus que jamais, c’est le moment de le faire ! »

Pour finir, elle nous partage une maxime de Confucius que j’aime aussi beaucoup :

Pour suivre Angélique :

Laisser un commentaire