Comment financer son projet de télésecrétariat ? (témoignages)

Après vous avoir présenté une synthèse des moyens de financer votre entreprise de télésecrétariat, voici 3 exemples de projets pour lesquels les créateurs ont eu recours au crédit.

Quel est leur point commun ? Il s’agit principalement d’activité de permanence téléphonique.

Stéphane, président d’Assiste-moi

Stéphane a 29 ans et réside sur l’île de la Réunion où il a lancé, en janvier 2014, la société Assistemoi sous forme de SAS.

Il s’agit d’une « solution de secrétariat externalisé (télésecrétariat) clé en main, flexible et à la demande, à destination des professionnels qui n’ont pas d’assistante ou ceux dont le secrétariat est peut-être ponctuellement débordé ou absent. »

Ses bureaux sont situés dans un centre d’affaire sur Saint-André dans l’est de l’île.

Titulaire d’une formation en gestion, Stéphane a pu réaliser seul son business plan.

Il s’est quand même tourné vers la Chambre de commerce (CCI) pour l’accompagner dans le montage du projet en vue de l’obtention d’un prêt NACRE couplé avec un prêt bancaire.

« Ces structures qui accompagnent de nombreux d’entrepreneurs capitalisent beaucoup d’expérience en termes de prévisionnels et de montage des projets. Ils apportent une valeur ajoutée certaine. L’appui de la CCI m’a été bénéfique. »

En plus du prêt Nacre et du prêt bancaire, Stéphane a pu également bénéficier d’une subvention départementale.

Il pouvait compter par ailleurs sur ses économies personnelles, rassemblées alors qu’il était encore salarié. Celles-ci ont été investies directement au capital de la société.

Stéphane conseille d’ailleurs aux salariés qui souhaitent créer leur entreprise de mettre le maximum d’argent de côté avant de se lancer.

Le prêt bancaire lui a permis de couvrir les investissements matériels (mobilier de bureau, matériel informatique et bureautique) tandis que le prêt Nacre lui a permis de financer les dépenses liées aux formalités de création, ses outils de communication (site internet, flyers, banderoles…), ainsi que sa trésorerie.

A-t-il rencontré des difficultés ?

« J’ai dû faire face à un manque de réactivité des banques. Ce qui a fait trainer les choses. Pouvez-vous croire que des banques comme le Crédit Agricole ou la BNP ne m’ont jamais répondu sur ma demande de prêt ? J’ai fini par aller voir la BFC qui a accepté de financer mon projet, mais j’ai perdu beaucoup de temps. Il s’est passé 8 mois entre la date du comité et le déblocage du prêt. »

D’ailleurs, si c’était à refaire, Stéphane préférerait passer par un prêt à la consommation, ce qui lui aurait permis d’obtenir l’argent en quelques jours.

Il reconnaît que les possibilités de financement Nacre, PCE ou France Active sont de vrais plus, mais cela prend du temps, d’autant qu’ils doivent être couplés avec un prêt bancaire.

« Les banques ne font pas confiance. Les sous ne transitent même pas sur votre compte, mais sont versés directement au fournisseur. Si vous avancez les dépenses, il faut montrer vos relevés de compte perso. Bref, ils pensent qu’on va partir en vacances avec les sous. »

Nicolas Gardian, gérant d’Alliance-Secrétariat

Basé en Bretagne à Crozon (29), Nicolas a créé la société Alliance-Secrétariat sous forme d’EURL en février 2011.

Spécialisé en permanence téléphonique, il travaille principalement avec des professions médicales ou paramédicales, ainsi que pour des artisans.

Son besoin de financement était évalué entre 8 000 et 11 000 euros comprenant notamment le matériel et les logiciels, ainsi qu’un minimum de trésorerie pour « tenir » les premiers mois sans rentrée d’argent.

Fort d’une formation en gestion dans le cadre d’un IUT, Nicolas a pu travailler seul sur son business plan.

Il s’est ensuite tourné vers une Boutique de gestion (BGE), alors que son dossier était finalisé et qu’il avait déjà rencontré une banque.

La conseillère BGE l’a aidé à présenter son projet pour obtenir les prêts NACRE et PCE.

Il a également bénéficié du capital Pôle emploi en débloquant en deux fois ses droits au chômage.

La banque est restée prudente :

« Devant l’hésitation du banquier, je lui ai dit de faire son métier, de m’accorder ce prêt sinon je changeais de banque, je résiliais tous mes contrats et ceux de ma femme chez eux. Avec mon banquier, je n’oublie jamais que je suis le client et qu’il a un rôle à jouer pour le financement des entreprises. Il faut le leur rappeler quand le besoin s’en fait sentir, d’autant que, dans nos métiers, nous n’avons pas besoin de sommes folles ! »

Finalement, tout a été financé, même s’il a dû réduire un peu la voilure sur les investissements :

« Je n’ai pas pris l’iMac 27 pouces de mes rêves, mais un portable DELL… Le fait d’avoir bien cherché et choisi mes fournisseurs m’a fait économiser également pas mal d’argent, et surtout, je me suis rendu compte que certains postes que j’avais envisagés n’étaient pas utiles… »

Une partie du financement obtenu a même été remboursé de suite pour réduire les mensualités.

Nicolas garde un sentiment positif de cette expérience, notamment quant au suivi de sa conseillère BGE qui a continué pendant trois ans pour s’informer de la progression de son chiffre d’affaires, ainsi que du développement de sa clientèle.

Son conseil aux créateurs d’entreprise : Se bouger !

« On a la chance d’être dans un pays qui offre pas mal d’aides quand on veut se lancer. Il faut juste avoir le courage d’aller les chercher et de les demander. »

S’il est parfois difficile d’avoir les bonnes informations, le recours à une boutique de gestion peut aider, pour peu qu’on tombe sur un bon conseiller…

Nadia POUSSOU, créatrice d’Alternatel

Installée près de Montauban en Midi-Pyrénées, Nadia a créé Alternatel en 2014 sous forme d’EIRL, après une première expérience comme télésecrétaire quelques années plus tôt.

Spécialisée en permanence téléphonique, notamment à destination des professionnels de santé, elle propose également un panel de prestations de secrétariat : saisie de comptes rendus médicaux, assistance administrative et commerciale…

Nadia avait estimé son besoin de financement à 2 000 euros, notamment pour s’équiper du matériel nécessaire à la permanence téléphonique.

Elle ne souhaitait pas se tourner vers des organismes de prêts, « sachant qu’on n’en avait pas vraiment dit du bien et que c’était très long pour avoir une réponse. »

C’est suite à une réunion publique d’information proposée par la chambre de commerce aux futurs créateurs d’entreprise qu’elle a entendu parler de l’ADIE.

Cet organisme de micro-crédit s’adresse justement aux porteurs de projet qui n’ont pas accès au crédit bancaire, ce qui est le cas de Nadia (chômage et pas d’apport personnel).

Après un premier RDV, elle a réussi à obtenir un prêt de 1 500 euros, assorti d’une prime départementale du même montant.

Le prêt est remboursable sur 24 mois et doit faire l’objet d’une caution personnelle pour 50 % du montant.

Étant donné sa situation financière qu’elle qualifie elle-même de « catastrophique », Nadia a été étonnée d’obtenir ce prêt si facilement.

« J’étais vraiment dubitative sur le fait de devoir demander un financement. Je pensais que ça serait difficile, que j’essaierais de défendre mon projet bec et ongles, mais que je ne serais pas prise au sérieux. J’étais pleine d’a priori, mais j’ai été agréablement surprise de constater qu’il était simple de demander. J’ai eu en face de moi des personnes intelligentes et humaines. »

Ses conseils aux créateurs d’entreprise :

  • se faire confiance, même si la situation de départ n’est pas favorable
  • participer aux réunions d’information de la CCI
  • consulter des sites d’aide aux créateurs d’entreprise comme l’APCE
  • se tourner vers l’Adie en cas de besoin

Si vous aussi vous avez eu recours au crédit pour financer votre projet, partagez votre expérience en commentaire ou contactez-moi pour toutes vos questions.

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