Installée en Gascogne près de Tarbes, Laurence Pillet a créé le Bureau de Laurence en février 2014 au sein d’une coopérative d’activités. Elle est membre du forum des secrétaires indépendantes.
Bonjour Laurence, peux-tu commencer par nous présenter rapidement ton profil et ton parcours ?
N’étant pas très douée en anglais, ma mère décida, l’année de mes 18 ans, de m’envoyer à Londres durant les grandes vacances scolaires. Un voisin anglais nous avait donné l’adresse d’un YWCA qui recrutait des étudiantes étrangères. Seulement voilà, au lieu de rentrer en France à la fin des vacances et étant maintenant majeure, j’y suis restée (presque 3 ans) et me suis inscrite dans une école pour étrangers.
Évidemment, de pratiquement nullissime en anglais, j’étais devenue parfaitement bilingue à mon retour ce qui m’a tout d’abord orientée vers la traduction et l’interprétariat.
J’ai ensuite préparé un BTS Commerce International et j’ai trouvé des postes en tant que secrétaire import-export et déclarante en douane.
Puis, je me suis lancée dans le commerce :
J’ai fait l’acquisition de sulkys (ou sulkies, on admet les 2 formes de pluriel) et de rosalies pour une activité de plein air pour enfants. Ensuite, j’ai vendu du linge basque et des minéraux principalement.
En intégrant une troupe de théâtre amateur, j’ai rencontré une personne qui travaillait dans le bâtiment et l’immobilier et je suis alors devenue agent mandataire en immobilier (un monde de requins) et là, nouveau déclic, je me retrouve passionnée par le BTP. Je me suis donc mise à étudier tous les corps de métiers et les règlementations qui vont avec tout en travaillant comme documentaliste et assistante dans l’éducation nationale.
Quand et pourquoi avoir souhaité devenir secrétaire indépendante ?
Je pense que j’ai toujours été indépendante dans l’âme (et dans les faits aussi). Dans les entreprises où j’ai travaillé comme salariée, on disait souvent que, certes, je faisais du bon boulot, mais que j’étais « ingérable ». De plus, je m’ennuie très vite d’où mon choix de souvent recourir à l’intérim, car j’ai démissionné plusieurs fois (dont 2 fois x 2 fois d’une même entreprise !). Il est clair qu’il vaut mieux que je sois mon propre patron.
Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à créer ton activité au sein d’une coopérative d’activités plutôt que de créer ta propre structure ?
Aussi curieux que cela puisse paraître, malgré mon besoin d’indépendance, je suis quelqu’un de très sociable et partageur. Intégrer une coopérative est une évidence pour moi, car ce système correspond à mes valeurs.
De plus, ayant déjà été à mon compte, je peux assurer que le statut offert par une SCOP est mille fois moins stressant, car énormément sécurisant (je trouve qu’être entrepreneur salarié c’est vraiment du pain bénit). Et puis, si une fois de plus je décide de changer d’orientation (me lancer dans l’horticulture ou vendre des aquarelles par exemple), grâce à la Scop cela se fera d’un coup de cuillère à pot !
Bien qu’accompagnée par ta coopérative, tu as fait l’acquisition du Pack installation. Que t’a apporté celui-ci ?
Comme tu peux t’en douter, j’ai des intérêts multiples et je suis très curieuse. Je me retrouve vite à fouiner partout et nulle part à cause d’une idée qui jaillit ou d’une info qui m’intéresse.
Certes, la coopérative accompagne, mais ne peut répondre à toutes les questions précises de chaque cas particulier (d’autant plus que je suis la seule, actuellement dans la Scop à proposer de l’assistance administrative (sur environ une centaine d’entrepreneurs).
Ton pack installation m’a donc permis d’avancer d’une façon structurée (intelligente) en proposant une méthode claire dans la démarche, même si au départ je n’ai pas tout fait dans l’ordre, j’y suis revenue… et en offrant des supports de qualité (liens, forum des télésecrétaires, Lexiris.fr et Croquefeuille). Forcément, la richesse des supports et ma curiosité maladive font que 5 mois plus tard, je suis toujours en train de les compulser sans compter que j’ai aussi acquis certains ouvrages mentionnés dans le pack !!
Pourquoi ce nom « Le bureau de Laurence » ? Peux-tu également nous dire comment tu as réalisé ton site et ton logo ?
Ah ça, trouver mon « nom de guerre » n’a pas été une mince affaire… J’ai gribouillé des centaines de mots plus farfelus les uns que les autres… Je dois même dire que j’étais « complètement à l’ouest ».
Une fois de plus, le pack installation est venu à la rescousse ce qui m’a évité d’appeler mon entreprise « Wifi65 » par exemple (on ne se moque pas, svp). Je suis donc restée dans la simplicité : Laurence étant mon prénom et Bureau, car ce mot résume à mes yeux l’environnement du travail que je fais.
J’ai réalisé moi-même mon site sous licence Toweb que j’utilise depuis leur début. Pas cher, très réactif en cas de problème ou en cas de besoin d’explications sur le fonctionnement, et la licence nous appartient.
Pour le logo, j’ai bricolé avec Publisher et via un logomaker (celui de Vistaprint en l’occurrence) 9 exemples que j’ai ensuite soumis au vote des membres de ma coopérative : 2 étant ex æquo, je les ai mixés. Récemment une graphiste de la Scoop vient de me le retoucher pour qu’il soit plus moderne (voilà aussi ce qu’apporte le fait d’appartenir à une Scop !).
Quelles sont tes prestations ? As-tu une spécialité ?
Je propose toutes les prestations liées au secrétariat comptable, administratif ou commercial.
Ma Scop ayant un agrément, je peux donner aussi des formations bureautiques dans le cadre des DIF par exemple.
Je suis spécialisée dans le BTP et peux répondre aux appels d’offres des Marchés Publics. Je connais bien également le milieu agricole.
J’effectue des traductions de la langue anglaise ainsi que de la retranscription audio.
J’aime beaucoup travailler sur des sites Internet.
Qui sont tes clients ? Comment comptes-tu les démarcher ?
Actuellement je vise les artisans du BTP. Je démarche principalement sur le terrain (sans doute une résurgence de ma vie professionnelle passée) en me faisant connaître comme voisine qui va se lancer dans une activité ayant un lien avec leur métier et s’il serait possible de se rencontrer pour en discuter.
Je reçois plutôt un bon accueil et dès que ma plaquette sera imprimée (ce mois-ci je pense), je vais passer du mode présentation en mode proposition…
Je compte aussi sur le « bouche-à-oreille » que j’ai mis en place (j’ai d’ailleurs des retours surtout pour faire des devis).
Finalement, quelles sont les principales difficultés que tu as rencontrées pour mener à bien ton projet ?
En fait, depuis le moment où j’ai pris la décision de m’installer, le plus difficile fut de trouver la structure d’accompagnement, car il n’existait pas de CAE dans le 65 et je voulais impérativement rentrer dans une Scop. Elle commence maintenant à s’implanter sur Tarbes.
Quels sont les conseils que tu donnerais à celles et ceux qui veulent devenir télésecrétaire ?
Si l’on croit fortement en ses capacités et si l’envie est indéniable, il n’y a aucune raison pour ne pas s’installer. Mais il faut savoir s’entourer de personnes qui seront là en cas de doute, car trouver des clients n’est pas évident. Je pense ainsi que si la future télésecrétaire n’est prête à démarcher et à se « prendre des râteaux », ça risque d’être difficile.