Bonjour Isabelle, Peux-tu commencer par te présenter rapidement ?
J’ai 44 ans et j’habite en Seine-et-Marne.
J’ai un double parcours professionnel : après mon BTS bureautique et secrétariat, j’ai d’abord été secrétaire juridique en cabinet d’avocats ; puis j’ai suivi une formation diplômante pour devenir correctrice dans l’édition, métier que j’ai exercé pendant dix ans en travaillant à domicile. Pour des raisons de « sécurité financière », je suis ensuite revenue à mes premières fonctions en intégrant de nouveau un cabinet d’avocats.
Pourquoi avoir voulu devenir secrétaire indépendante ?
Je me suis rendu compte que je m’étais trompée en pensant vivre mieux financièrement grâce à un revenu régulier : en fin de compte, depuis 2008, les frais étaient beaucoup plus importants, notamment concernant le carburant (je faisais 100 km par jour).
Et surtout, ma qualité de vie s’en est ressentie : j’avais l’impression de courir tout le temps, de passer mon temps en voiture ou au travail et de ne pas profiter de ma famille, de ma maison à la campagne…
J’ai regretté les années où je travaillais à domicile et j’ai eu envie de retrouver ce rythme, cette façon de travailler. Par ailleurs, j’ai pensé que me mettre à mon compte me permettrait d’exercer mes deux métiers et de varier les plaisirs.
Pourquoi à ce moment-là, alors que tu étais en CDI ?
Je n’avais aucune perspective d’amélioration et je commençais à être vraiment fatiguée par la route, le stress au boulot, etc. À mon retour des vacances d’été, l’année dernière, j’ai senti que je ne pouvais pas continuer comme ça et qu’il fallait vraiment que je fasse quelque chose…
Tu as choisi de quitter ton poste. Comment ça s’est passé ? Est-ce que ce n’est pas trop risqué ? Cela doit être difficile de prendre une telle décision. Comment a réagi ton entourage ?
Je me suis posé plein de questions, bien sûr, c’était risqué, mais au fond j’étais vraiment décidée à changer de vie et ma décision n’a pas été si difficile.
Les réactions autour de moi ont été plutôt positives, mon mari et mes filles ont compris ma démarche. Ma famille, bizarrement, n’a pas semblé étonnée de mon projet. Mes collègues aussi m’ont encouragée, même si mon départ ne leur a pas facilité la vie au travail.
Cela dit, heureusement que mon employeur m’a accordé une rupture conventionnelle, ça m’a beaucoup rassurée, outre le fait que j’étais presque sûre d’avoir deux clients au démarrage. J’ai pu m’inscrire à Pôle emploi et j’ai demandé le maintien de l’ARE, c’est un filet de sécurité pour moi. Je me suis lancée, mais pas dans le vide !
En fin de compte, j’ai eu beaucoup de chance que mon employeur se montre compréhensif et fasse en sorte faciliter mon installation. Pourtant, il ne s’attendait pas à mon départ et l’organisation du cabinet s’en ressent.
Pourquoi avoir acheté le Pack installation ? En quoi t’a-t-il aidé pour ton projet ?
Quand j’ai commencé à envisager de m’installer, je ne savais pas du tout comment m’y prendre, quelles démarches faire, j’étais un peu perdue… J’ai fait comme tout le monde, j’ai cherché sur internet et je suis tombée sur le forum.
J’ai compris tout de suite que je pouvais y trouver des réponses concrètes à mes questions, et surtout j’ai senti de la bienveillance dans les posts, un esprit d’entraide. J’ai vu aussi que mon projet n’était pas irréalisable, qu’il était possible de vivre du métier de secrétaire indépendante. D’autres avaient réussi, alors pourquoi pas moi ?
J’ai acheté le guide presque aussitôt et je n’ai pas été déçue. Il est très complet. Cela m’a apporté une méthode, un cadre pour mes démarches, même si au final je n’ai pas tout fait dans l’ordre préconisé…
Je pense que je ne me serais pas lancée aussi vite sans le Pack installation, peut-être même pas du tout. Cela m’a fait gagner beaucoup de temps et m’a donné confiance.
Tu as opté pour le statut d’auto-entrepreneur, pourquoi ?
Je n’avais pas envie de me compliquer la vie et cela m’a semblé le statut le plus simple et le moins risqué.
Comment ça s’est passé pratiquement ?
J’ai commencé par me renseigner sur les différents statuts et notamment celui d’autoentrepreneur. La journée d’information à la CCI m’avait un peu déroutée, les intervenants n’étant pas très positifs sur ce statut. Au final, j’y ai quand même glané quelques informations concrètes.
Concernant le stage de préparation à l’installation, je pensais qu’il serait pris en charge au titre du DIF, mais ça n’a pas été le cas. Je n’ai cependant pas eu à en supporter le coût parce que mon employeur en avait fait l’avance et ne m’en a pas demandé le remboursement (cadeau de départ)…
Le stage était plutôt intéressant, même si j’ai trouvé les séances un peu longues parfois puisque pas forcément axées sur le statut qui m’intéressait. Mais nous n’étions pas très nombreux (une quinzaine), les intervenants étaient plutôt sympas dans l’ensemble et on a pu poser des questions et en général obtenir des réponses concrètes.
Mon immatriculation s’est faite très simplement et facilement. Je suis passée à la CMA prendre un dossier et j’ai pris rendez-vous pour le déposer avec les pièces justificatives deux jours plus tard. C’était la dernière semaine de mars pour un début d’activité au 1er avril, et j’ai reçu très rapidement mon numéro Siren.
Tu as trouvé un nom et créé un logo, peux-tu nous en dire plus ?
Pour le nom, ça a été compliqué. J’avais envie de quelque chose qui sorte un peu de l’ordinaire mais je n’avais pas du tout d’idée. J’ai d’abord cherché des locutions latines, des expressions, des combinaisons de mots…, mais tout ce que je trouvais était déjà pris. J’ai réfléchi de longues semaines avant de reprendre le Pack installation : dans le module 1, il y a des astuces pour trouver un nom, et notamment le fait d’utiliser des langues rares. Comme je suis née au Québec, j’ai eu l’idée de chercher dans un dictionnaire iroquois, c’est comme ça que j’ai trouvé mon nom : Orawista (parchemin, feuille de papier). Il m’a tout de suite plu, mais j’ai eu peur au début qu’il soit trop déroutant. Finalement, je l’ai adopté quand même.
Pour le logo, je ne me sentais pas capable de le faire. J’ai demandé à une jeune graphiste de le créer (la nièce d’une connaissance). Elle m’a fait trois propositions, et je lui ai demandé de retravailler l’une d’entre elles. Je suis plutôt contente du résultat, même si pour le coup on est moins dans l’originalité. J’ai pensé qu’il fallait que mes futurs clients s’y retrouvent un peu, et la plume, point commun entre l’écriture et l’iroquois, est apparue comme une évidence.
Quels sont les autres investissements que tu as réalisés pour ton activité ?
J’avais déjà un ordinateur portable assez récent. J’y ai adjoint un deuxième clavier et une souris pour plus de confort.
J’ai acheté un bureau d’occasion et quelques logiciels : Express Scribe, le Robert correcteur, Ciel AE.
J’ai enregistré ma marque auprès de l’INPI.
Pour le reste, j’ai récupéré un pédalier et un casque qui ne servaient plus, et j’ai reçu une imprimante laser comme cadeau de départ.
Quelles sont tes prestations ?
Pour le moment, je me concentre sur le secrétariat juridique à distance pour des avocats.
Je pense compléter mes prestations par la correction auprès d’éditeurs ou d’imprimeurs, et la retranscription audio si je peux.
Je vise aussi une clientèle de particuliers, notamment des étudiants ou des écrivains amateurs.
Je préfère travailler à la maison, mais je n’exclus pas de travailler sur site de temps en temps.
Tu as commencé ton activité avec deux clients, ce n’est pas donné à tout le monde. Comment tu les as trouvés ?
Mon premier client est mon ancien employeur. Il n’a pas embauché à mon départ, mais a réorganisé les services avec le personnel restant et mis en place une connexion à distance pour que je puisse travailler de chez moi quasiment comme au bureau. Il a commencé presque tout de suite à m’envoyer des dictées numériques. Il le fait très régulièrement, presque tous les jours, même si ça ne représente souvent que peu de temps (moins d’une heure de travail par jour).
Ma deuxième cliente est une avocate avec qui j’avais travaillé et qui a quitté le cabinet l’année dernière pour se mettre à son compte. Elle m’envoie quelques dictées numériques, environ une fois par semaine, et souhaite que je vienne de temps en temps à son bureau pour tout ce que je ne peux pas faire à distance (bordereaux de pièces, classement, etc.).
Comment as-tu organisé ta prospection ?
Ça, c’est ma bête noire. Je n’ai pas commencé…
J’attendais d’avoir terminé et mis en ligne mon site internet.
Maintenant que c’est fait, il faut que je crée ma carte de visite et une plaquette publicitaire. Je n’aurai alors plus d’excuses pour ne pas m’y mettre !
Tu vis à la campagne, est-ce que ce n’est pas un inconvénient pour le développement de ton activité ? N’es-tu pas trop isolée ?
Je ne pense pas que ce soit un inconvénient dans la mesure où je souhaite travailler le plus possible à distance. Je suis une solitaire, je ne me sens pas isolée, mais il faudra sans doute que je me force à sortir, voir des gens et me faire connaître… ce que je fais déjà en participant à des formations, d’ailleurs.
Est-ce que tu as un espace dédié à ton activité à la maison ?
Oui, j’ai une pièce pour moi, la plus petite chambre de la maison qui a été refaite entièrement par mon mari quand j’ai commencé à envisager mon installation.
Comment s’organisent tes journées ?
Pour l’instant, il n’y pas vraiment de règle. Je suis plutôt du matin pour travailler, et je m’y mets assez tôt. Je fais en général une bonne pause le midi, et souvent j’en profite pour m’aérer et promener le chien. L’après-midi, je suis moins courageuse et, comme je ne suis pas encore débordée, c’est plutôt calme… Ce que j’apprécie surtout, c’est de pouvoir prendre le temps de faire les choses, de ne pas avoir l’œil constamment sur la pendule et de ne pas être sans cesse interrompue quand je suis concentrée sur une tâche.
J’ai lu sur le forum que tu t’étais inscrite à plusieurs sessions de formation, peux-tu nous en dire plus ?
Pour le moment, je profite des formations proposées par la chambre de métiers de Seine-et-Marne qui sont intégralement prises en charge, ce qui est une chance. J’ai cru comprendre que ce n’était pas le cas partout.
J’ai commencé par un atelier création de site internet (3 jours + 2 jours) et une formation sur le référencement (2 jours). Ce sont des formations très concrètes, avec une intervenante compétente et très disponible (la même pour les deux stages). J’ai pu créer mon site internet avec WordPress assez facilement, alors que je n’y connaissais rien. Il n’est sans doute pas aussi impressionnant que si je l’avais fait faire par un professionnel, mais pour le moment il me convient.
Par la suite, je pense m’inscrire à des formations courtes (une journée chacune) sur les aspects commerciaux, financiers et comptables.
Dans l’idéal, comment imagines-tu ton activité dans trois ans ?
Idéalement, j’aimerais avoir trois clients réguliers en secrétariat juridique et deux ou trois clients réguliers également pour la correction, ainsi que quelques clients en retranscription, ou au moins des missions en sous-traitance, de façon à générer un chiffre d’affaires suffisant.
Pour en savoir plus : https://orawista-correction.fr/