Qu’est-ce qu’une identité visuelle ?

Spécialisée dans la communication et le web, Adélaïde a créé Une Rousse à la Rescousse en février 2016.
Membre active du forum des secrétaires indépendantes, elle est un peu notre référente en termes de graphisme et d’identité visuelle.
Non-avare de ses conseils, elle a aussi réalisé plusieurs des logos des membres.

J’ai le plaisir de l’accueillir sur Croquefeuille afin qu’elle revienne sur la notion d’identité visuelle : de quoi s’agit-il ? À quoi sert-elle ? Comment la créer ? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ?


En télésecrétariat – métier quasi exclusivement féminin –, il est difficile de se démarquer.

Nombreuses consœurs utilisent des codes surexploités pour développer leur image : photo d’ordinateur, logo en forme de crayon ou souris, couleurs et typographies un peu trop romantiques pour refléter leur professionnalisme.

L’identité visuelle est l’image de votre entreprise. Elle est représentée par :

  • un logotype
  • quelques typographies
  • un jeu de couleurs
  • des visuels (pictogrammes, images)
  • une mise en page

Tous ces éléments sont regroupés dans un document appelé charte graphique.

Il s’agit des règles d’utilisation à respecter afin de garder une cohérence et une harmonie en fonction des supports de communication : digitaux (site internet), papier (cartes de visite, flyers, papier entête, brochures…), cadeaux d’entreprise, véhicules et vêtements de fonction…

Pour les tiers (clients, fournisseurs, prospects), c’est un gage de sérieux, de popularité, de notoriété. Mais pour cela, elle doit vous démarquer.

J’ai souvenir d’une personne de mon entourage qui vantait la marque d’enceintes Boose (« c’est le top en audio, y’a pas mieux ! »), sans n’avoir jamais acheté ni testé le matériel, mais juste parce qu’à cette période une publicité passait en boucle à la télé, avec une identité visuelle très professionnelle et convaincante.

Le pouvoir de l’image est très fort.

Et avouons-le, on parlera plus facilement du plombier qui a un camion parfaitement floqué, très « catchy », plutôt que de l’artisan qui utilise un vieux C15 blanc, qui travaille tout aussi bien, mais qui ne voit pas l’intérêt d’investir dans de la communication.

Humour  : il baptise son entreprise B.R.A.D.D.P.I.T.T. et fait un carton avec son camion.

L’identité visuelle doit :

  • être reconnaissable facilement
  • attirer l’attention de façon positive
  • être simple
  • être identique sur tous vos supports et à tous les formats
  • partager les mêmes valeurs que votre cible
  • être pensée à long terme

Les étapes de la création d’une identité visuelle

1° La conception du logo

Un logo peut se composer :

  • d’un sigle seul (Apple)
  • d’une typographie seule (Dior)
  • des 2 (Lacoste) avec éventuellement une baseline (L’Oréal « parce que je le vaux bien »)

Dans les 2 premiers cas, il doit dégager force et originalité afin d’être reconnu de suite.

La création de votre logotype doit respecter certaines règles :

  • Format vectoriel et non matriciel :

Un logo matriciel ne pourra supporter d’être zoomé sans perte de qualité, car il est fait de pixels qui deviennent visibles à l’agrandissement, contrairement au vecteur composé de courbes de calculs mathématiques qui ne déforment pas l’image. Retour ligne automatique
L’utilisation d’un logiciel de graphisme est nécessaire.

  • Simplicité et légèreté :

La tendance va à la simplicité, au minimalisme. Retour ligne automatique
De façon générale, préférez une illustration légère sans fioritures, texture, ni dégradé pour qu’elle soit facilement mémorisable et déclinable.

  • 2 à 3 couleurs maximum :

N’utilisez que 2 couleurs maximum pour le symbole, et 2 pour la typographie. Retour ligne automatique
Ne dépassez pas 3 pour la totalité du visuel.

  • Déclinaison en noir et blanc :

Pensez que vos devis et factures peuvent être imprimés sans couleurs par vos clients. Retour ligne automatique
Pour cela, votre logo doit rester visible en noir et blanc, et nuances de gris. Retour ligne automatique
S’il est trop chargé en détails, il sera illisible en monochrome.

  • 2 à 3 typographies maximum :

Tout comme les couleurs, les polices doivent être utilisées avec parcimonie.Retour ligne automatique
Par exemple, 2 pour le nom de l’entreprise, et 1 pour la baseline. Retour ligne automatique
Privilégiez leurs différentes déclinaisons (graisse, italique, taille, capitales, couleurs…)

  • Logo cliché :

Quelle marque de chaussures a pour logo… une chaussure ?
Citez-moi une marque de vêtements qui utilise un pantalon comme logo ?
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Même Pantashop a compris que c’était vraiment oldschool.

Donc, ce n’est pas parce que vous êtes télésecrétaire que vous devez vous identifier à un ordinateur, un téléphone, une arobase… Retour ligne automatique
De même, si vous êtes spécialisé dans le juridique ou le médical, la balance et le caducée sont vus et revus.

Dans l’idéal, l’ensemble doit contenir dans un carré pour être harmonieux et s’adapter facilement à tous les supports.

2° Le choix des couleurs

Les couleurs ne sont surtout pas à négliger, car chacune a une signification. Retour ligne automatique
Peut-être avez-vous déjà entendu parler de la psychologie des couleurs ?

Ainsi, les secrétaires juridiques indépendantes devraient plutôt opter pour des couleurs bleutées propres à l’ordre et la justice. Retour ligne automatique
Les télésecrétaires médicales se retrouveront dans les verts, éventuellement tirant sur le turquoise. Retour ligne automatique
Les généralistes peuvent se permettre plus de fantaisie.

La clientèle masculine préfère la sobriété du bleu, du marron, du noir – cette dernière couleur représentant le luxe –, alors que les femmes préfèrent les couleurs poudrées ou flashy.

Rien n’est obligatoire ! Retour ligne automatique
Si vous avez une réelle préférence pour le rose qui a une connotation vraiment féminine et enfantine, pourquoi pas. Retour ligne automatique
Mais il ne faut pas l’accorder avec du bleu clair, à moins que vous ne visiez les fabricants de couches-culottes ou biberons. Retour ligne automatique
Vous voyez où je veux en venir ?

L’idée est de rester dans la cohérence et l’harmonie pour ne pas perdre votre cible.

Là encore, il ne faut pas en choisir cinquante. Retour ligne automatique
Elles doivent être les mêmes que celles utilisées pour le logo. Retour ligne automatique
Vous pouvez éventuellement jouer sur différentes teintes, assombrir ou éclaircir.

Personnellement, je n’utilise que 3 couleurs et je trouve ça bien suffisant.

Comme elles sont déjà assez fortes, je ne peux pas en ajouter d’autres au risque de faire trop enfantin. Retour ligne automatique
Mais à titre d’exemple, je pourrais les décliner comme ci-contre pour rester dans leur gamme.

Le saviez-vous ? Retour ligne automatique
La couleur de l’année 2019 est le Pantone Living Corail, et la couleur préférée du monde entier est le Vert Marrs.

3° Le choix des typographies

Rien d’étonnant ici, vous l’aurez compris, 3 est le chiffre « magique » en communication : alors, n’utilisez pas plus de polices !

Et si vous avez choisi de faire un logo combiné, il est évident que vous devriez appliquer les mêmes pour le reste de votre identité visuelle, quel que soit le support.

Néanmoins, les typographies ne se choisissent pas à la légère, et ne s’accordent pas toutes entre elles.

On distingue 5 grands styles de typographies :

  • Les sans serif, qui n’ont pas d’empattement. Elles sont simples et montrent un certain modernisme, idéales sur écran.
  • Les « serif », qui ont des empattements. Elles sont classiques, souvent utilisées pour l’édition.
  • Les « script », qui amènent un certain style romantique et élégant.
  • Les « moderne », qui sont très épurées, souvent rondes. Elles amènent du style et de la modernité.
  • Les « fantaisie », qui sont utilisées pour les titres principalement.

Chaque police a sa personnalité. Retour ligne automatique
Afin de donner du dynamisme à votre texte, pour attirer l’œil et non le fatiguer, il est d’usage de combiner une police sans empattements avec une police avec empattements.

Vérifiez bien qu’elles soient 100 % gratuites pour l’usage commercial lors du téléchargement, car leurs auteurs peuvent réclamer des droits. Retour ligne automatique
D’autant plus que des outils tels que WhatTheFont permettent de scanner même des typographies incrustées dans des images !

4° Les visuels

Les visuels doivent également garder une cohérence entre eux, mais aussi avec le reste de votre charte.

Si vous utilisez sur votre site des icônes pour mettre en exergue vos prestations ou pages (un casque pour la permanence téléphonique, une lettre pour le bouton « contact »), veillez à ce qu’ils soient identiques dans leur style (couleur, épaisseur de contour, taille…) et qu’ils ne tranchent pas avec le reste.

Si votre site est plutôt sérieux/corporate, n’utilisez pas des icônes type cartoons très colorés.

5° Mise en page

Qu’il s’agisse de supports papier ou web, évitez de surcharger l’espace.

Définissez des marges entre les éléments (blocs de texte, icônes, photos…) que vous respecterez afin de conserver un équilibre visuel.

Les 7 erreurs à ne pas commettre lors de la création de votre identité visuelle

Erreur n° 1 : ne pas prendre le temps de la réflexion

Ne vous précipitez pas !

N’oubliez pas que c’est l’avenir de votre entreprise que vous jouez. Retour ligne automatique
Ne créez pas une identité visuelle à la va-vite, juste parce que c’est nécessaire.

Si vous commencez à prospecter en montrant une mauvaise image, vous risquez de compromettre le développement de votre activité, parce que la clientèle n’aura pas confiance en vous.

Même si ce n’est pas l’idéal, à votre démarrage, mieux vaut que vous n’ayez pas encore d’identité visuelle plutôt que d’en avoir une faite grossièrement, ou qui change régulièrement, parce que vous n’en êtes pas satisfait.

Aussi vite créée, aussi vite déçu !

Je vous rassure, on passe tous par là, croyez-en ma propre expérience :

J’ai connu cette problématique, parce que je voulais viser un maximum de professionnels. Retour ligne automatique
Je n’avais pas clairement défini ma cible, car j’avais peur de passer à côté de clients potentiels. Retour ligne automatique
J’avais choisi une charte graphique qui ne me ressemblait pas, sobre, passe-partout, aux couleurs douces, pour montrer le sérieux de mon entreprise afin de plaire à la plupart des gens.

Voici la première version de mon site :

Je trouvais ça à peu près joli, mais ni le choix du nom, ni les couleurs, ni ma cible ne me ressemblaient. Retour ligne automatique
J’ai perdu un an, jusqu’à ce que je me rende à l’évidence : il fallait repartir de zéro ;

Encore aujourd’hui, on me contacte pour savoir si je fais toujours de la permanence téléphonique, car des prospects ont gardé l’ancienne version de ma carte de visite. Retour ligne automatique
L’impact n’est donc pas nul.

J’ai décidé de tout remettre à plat :

  • Quels sont les services que je veux réellement proposer ?
  • Quel sera mon type de clientèle ?
  • Quelle image je veux diffuser ?

Je ne voulais pas me fondre dans la masse, parce que le secteur est concurrentiel, et encore moins ressortir le cliché de la secrétaire sérieuse, en costume et chignon, parce que c’est mon opposé. Retour ligne automatique
Je ne voulais pas non plus un logo représentant un papillon (cf. « clichés ») ou un téléphone, ou encore un site web avec une grosse bannière impersonnelle de mains sur un clavier d’iMac, avec d’un côté un pot aloe vera et de l’autre une tasse de café.

Je voulais qu’à la première lecture de mon flyer, et à la première visite de mon site, on se souvienne de moi. Retour ligne automatique
Peu m’importait qu’on retienne mon nom, mais le concept, oui !

Il plaît, ou pas, mais on s’en souvient.

Voici donc la version actuelle de mon site :

C’était quitte ou double.

J’ai souhaité mettre en avant ma personnalité plutôt pétillante, mais non moins professionnelle.Retour ligne automatique
Les répercutions parlent d’elles-mêmes, puisque le nom « une rousse à la rescousse » est tout aussi accrocheur que l’image que je diffuse.Retour ligne automatique
J’ai gagné mon pari !

J’ai compris en tant que secrétaire indépendante – et plus généralement en tant que freelance –, que si je n’osais pas, si j’allais à contresens de ce que je souhaitais vraiment, alors à quoi bon faire ce métier ?

Ne souhaitez-vous pas attirer une clientèle qui vous ressemble ?

Erreur n° 2 : ne pas coucher vos idées

Gardez auprès de vous de quoi noter tout ce qui vous passe par la tête.

Réorganisez le tout grâce à un mindmapping, comme ci-dessous. Retour ligne automatique
Partez de l’idée principale au centre, et écrivez tous les mots-clés et idées que vous associez à votre entreprise (nom, services…). Retour ligne automatique
Pour chacun, créez de nouveaux liens afin d’obtenir un réseau de thèmes reliés les uns aux autres.

Vous vous rendrez compte que des idées auxquelles vous n’auriez jamais pensé vont faire tilt.

Erreur n° 3 : demander trop d’avis

Il est primordial de faire évaluer vos idées à votre entourage, car parfois l’évidence ne saute pas aux yeux.

Demandez de quelle façon on vous perçoit, en quels termes on parle de votre activité, si votre logo est cohérent. Retour ligne automatique
Cela vous permettra de vous recentrer afin de peaufiner votre identité.

Par exemple, il se peut que vous utilisiez des termes trop pointus pour votre baseline, connus uniquement par vos concurrents, mais que les clients ignorent.

Je pense notamment à la « permanence téléphonique » : croyez-vous que vos personas connaissent spécifiquement cette expression ? Retour ligne automatique
Je pense que pour eux, vous répondez au téléphone et prenez des RDV à leur place. Retour ligne automatique
Travaillez vos visuels et votre communication en ce sens…

Mais attention : récoltez les informations autour de vous avec parcimonie. Retour ligne automatique
La famille et les amis sont des yeux extérieurs, mais ne sont pas toujours les meilleurs conseillers.

Erreur n° 4 : ne pas identifier vos personas

Il est important de savoir quelle sera votre clientèle (secteur d’activité, âge, sexe…).

Une secrétaire indépendante spécialisée dans le juridique se doit de diffuser une image plus « sérieuse » et « corporate » que la mienne par exemple, tout comme les secrétaires médicales.

Erreur n° 5 : vous inspirer et copier !

Démarrer votre activité en plagiant une consœur, non seulement c’est faire preuve d’un manque évident d’éthique et de professionnalisme, mais c’est également vous tirer une balle dans le pied.

Quel est le but, sinon vous faire une mauvaise publicité, et en parallèle mettre en avant vos concurrents ?

À l’heure où l’information circule à vitesse grand V, tout se sait un jour où l’autre. Retour ligne automatique
Que penseront vos prospects quand ils verront que vous n’êtes pas capable de créer votre propre concept ?

Internet regorge de sites grâce auxquels vous pouvez vous inspirer, suivre les tendances (Pinterest, Behance, Dribbble…), mais pas copier !

Copier, c’est rater, et vous devenez la « sous-marque discount » du premier…

Erreur n° 6 : idées clichées et goûts trop féminins

Le milieu du télésecrétariat est composé essentiellement de femmes Retour ligne automatique
Je n’invente rien si je dis qu’on a tendance à préférer le rose et les petits oiseaux. Retour ligne automatique
Je vous renvoie à la partie « choix des couleurs »

Erreur n° 7 : faire dans la complexité

Votre image n’a pas besoin d’être complexe.

Vouloir trop en montrer risque de perdre le client. Retour ligne automatique
Trop d’informations visuelles épuisent l’œil, et cela provoque l’effet inverse de celui escompté.

Qui n’a jamais croisé un jour ce type d’affiche au coin d’une rue ? Retour ligne automatique
C’est totalement illisible, trop coloré, avec trop de texte que le cerveau ne retient pas. Retour ligne automatique
Les informations essentielles ne sont pas mises en valeur, à savoir le lieu et la date.

Vous souhaitez contacter Adélaïde pour qu’elle vous aide à travailler votre identité visuelle ?
Rendez-vous sur le site Une Rousse à la Rescousse

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